jeudi 20 octobre 2011

CYCLO DECOUVERTE 2 : LA TUILERIE DE LA CHAPELLE

 
  
Jeudi 20 Octobre, le circuit de 11 kms et de 161 m de dénivelé nous emmène vers la
 briqueterie-tuilerie dite de la Chapelle de Sarre, située route de Cropigny à Corbigny.

C’est une briqueterie à l’ancienne. On y perpétue une tradition vieille de deux siècles, qui consiste à réaliser des tuiles, briques, dalles, avec une cuisson au feu de bois. Cela donne des produits aux couleurs variées, qui constituent une production artisanale et traditionnelle. Ce type de petite industrie est intéressante pour la qualité des matériaux et pour le savoir-faire perpétué. Cette tuilerie est la seule de la Nièvre à avoir fonctionné sans interruption, de père en fils, depuis le 18ème siècle.



Il est 15h30 quand nous arrivons sur le site

 Monsieur Henriot nous accueille et nous fait visiter son entreprise


Que ce soit la brique, la dalle ou la tuile, la source est la terre. Tous ces objets sont fabriqués à partir d’une terre un peu particulière, qui est puisée dans une carrière, quelques centaines de mètres au nord de la tuilerie. C’est une terre qui comporte beaucoup d’argile, des kaolins et des oxydes de fer. De ce fait, elle est fine et malléable. Plus précisément, c'est une argile jaunâtre du Thanésien. Lorsque la terre est extraite, elle est déposée sur une bande transporteuse, qui va la mener dans un broyeur. Selon les conditions climatiques, cette terre va être préalablement arrosée, afin de la rendre potentiellement plus malléable.
Les conditions climatiques sont essentielles dans le processus de fabrication. On n'hésite pas à l'exposer à la pluie, afin qu'elle s'imprègne d'eau, voire même qu'elle soit travaillée par le gel. Dans le jargon briquetier de cette région, quand la brique est travaillée par les caprices de la météo, on dit que la terre pourrit. Un passage par la faussée, c'est à dire un trempage durant 24 heures, pourra s'avérer indispensable. Elle sera ensuite acheminée au broyeur avec des petites berlines assez typiques des carrières du coin. Ce sont de petits wagonnets à voie étroite et godet renversant.
Le broyeur va affiner la terre jusqu’à l’amener à une situation de pâte molle, compacte et uniforme. Ce processus est réalisé par grattage et écrasement. Elle passera alors dans un filler (appelé en français une filière). Cet objet est un moule. C’est en quelque sorte un grand robinet. Quand la terre passe à l’intérieur, elle prend la forme imprimée par le moule.



La forme tombe alors délicatement sur une table comportant des rouleaux cylindriques, disons pour simplifier sur l’équivalent d’un tapis de caisse de supermarché.



Monsieur Henriot nous présente des tuiles qui viennent d'être fabriquées. La tuile formé par la filière n'a pas forcément exactement la bonne forme. C'est notamment le cas des tuiles à crochet. Le crochet est un bourrelet qui suit longitudinalement toute la tuile. Cet objet va permettre de racler la partie excédentaire. Ainsi, ce ne sera plus une bosse longitudinale tout le long de la tuile mais uniquement un bourrelet au bout de la tuile. La terre excédentaire est bien sûr réintroduite dans le flux.


Pour ce qui ne peut pas être conçu par un filler – ce qui est le cas des dalles hexagonales – l’objet est alors formé par une presse, que nous verrons aussi en photos.


On remarquera, au passage, la remarquable charpente de cette Tuilerie.



Nous traversons les espaces de séchage.
Une fois que l’objet sera formé va alors commencer une longue période de séchage. Les briquettes vont être déposées sur des tables de séchage ou à même le sol. Le délai de séchage est tout à fait variable étant donné que ça dépend assez grandement des conditions climatiques. Pour une situation habituelle, le délai est d’environ deux semaines. Une fois ce délai écoulé, les objets vont être amenés au four.





Nous entrons ensuite dans le couloir des fours
Dans le four, les objets vont être amenés à 950 - 1000°C durant une douzaine d’heures. Lorsque l’objet sera cuit, il obtiendra son étanchéité.

 La briqueterie comporte quatre fours, qui sont en temps habituels utilisés dans un cycle. Pour une cuisson terminée, on récupère l’air chaud afin de préchauffer le four suivant. Ce sont ce qu’on appelle des fours à flamme renversée. Bien que le foyer soit situé sous les fours, la flamme n’est pas située sous les objets à cuire. On canalise la flamme jusqu’au sommet du four, lequel est une rotonde. La flamme va alors suivre la coupole, tourner et lécher les objets par le dessus.
 Lors de la cuisson, la température est telle que les portes des fours sont murées. Pour contrôler la cuisson, un œilleton est ménagé dans la porte murée. Dans le jargon briquetier de cette région, quand la température du four est bonne, on dit que le rouge passe.
 Le foyer est un feu de bois. C’est une méthode traditionnelle. Pour chauffer, la tuilerie utilise des déchets de scierie. Ainsi, le métier de ces hommes est un véritable art du feu. Le produit formé à une couleur variable. C’est ce qu’on appelle du flammé. La forme est variable aussi, ne serait-ce qu’à cause du façonnage de l’objet, avec une méthode restée volontairement rudimentaire. C’est ce qui permet de retrouver la forme un peu inégale du temps passé. L’artisan l’explique bien : sur un marché de brique standardisée, la tuilerie ne serait pas compétitive. Des tuiliers espagnols produisent dans d’immenses briqueteries des produits standardisées avec des machines. Ici, le but est de produire un objet à l’ancienne, pour perpétrer les méthodes d’antan.

Ca permet de construire comme à l’ancienne. Les principaux clients sont des particuliers, désireux de construire ou réparer avec un produit charmant dans une maison ancienne. Quelquefois, ce sont aussi les monuments historiques. La tuilerie a été la propriété de la famille Garnier-Monot depuis 1892, jusqu'en février 2002. A cette date, elle a été léguée à Bernard Henriot, issu d'une famille de tuilier-briquetier. Son objectif est de continuer à faire vivre la tuilerie sans rien y changer.Nous le remercions pour son accueil et ses explications fortement intéressantes.

jeudi 13 octobre 2011

CYCLO DECOUVERTE 1 : LA CHAPELLE DE SARRE

Jeudi 13 Octobre, c'est la première sortie des cyclonautes Corbigeois. Au menu 8kms, 100 m de dénivelé vers la Chapelle de Sarre
Au nord-est de Corbigny sur le chemin de St-Jacques de Compostelle, la modeste chapelle de Sarre datant du XIIème faisait autrefois partie du prieuré primitif. 

Après l'incendie général de 1180, elle abrita les reliques de St Léonard. Constitué d'une seule pièce, le petit oratoire ne possède qu'un autel de pierres dans lequel auraient été déposées les reliques du saint, et un tronc à offrandes à l'entrée.
 
 La chapelle et la fontaine étaient le lieu d'un pèlerinage important au XIIème siècle.




Sur la chaussée on trouve la Coquille Saint Jacques, balisage du Chemin de St Jacques de Compostelle au départ de Vézelay.


Le groupe s'arrête devant la Chapelle ; ici le pourcentage de la côte est à 6% !



 Jeannot ferme la marche du petit groupe


 Dans un champ, au retour, nous croisons une cigogne.


 On pédale avec PLAISIR, 


.... avec le SOURIRE,



....... avec SERIEUX,



.......et APPLICATION.